Quelle est la dangerosité du nouveau variant du Covid sous la loupe de l’OMS ?

L’Organisation Mondiale de la Santé a placé le variant NB.1.8.1 sous surveillance le 23 mai dernier, à l’instar de cinq autres variants. “Il attire l’attention car il augmente en proportion, contrairement aux autres lignées qui sont stables ou en déclin. NB.1.8.1 pourrait devenir dominant dans les prochaines semaines ou mois, ajoute Steven Van Gucht. Cela a des implications potentielles sur la composition des vaccins futurs“.

Le nouveau variant est-il dangereux ?

Quand un nouveau variant “semble pousser les autres et se place sur le devant de la scène” comme c’est le cas avec le NB.1.8.1, il y a trois questions à se poser, avance l’épidémiologiste de l’ULB Simon Dellicour. Le variant est-il plus transmissible que les variants déjà présents, est-il associé à un échappement immunitaire plus important, et enfin est-il plus dangereux ?

À la première question, celle de la transmissibilité, la réponse serait oui : le NB.1.8.1 se transmet davantage que les variants qui circulent déjà mais pas non plus de manière effrénée. “Effectivement il y a eu au moins une mutation qui pourrait être associée à une plus grande transmissibilité de personne à personne, mais le rapport de l’OMS indique que le niveau de risque associé serait modéré. De plus, on n’est pas encore sûr à 100%, que ce soit le cas parce que les données dont on dispose à ce jour ne sont pas si fournies“.

À la deuxième question, celle de l’échappement immunitaire, autrement dit de la diminution des mécanismes de défense de notre corps par exemple face aux virus, “Là, il y a deux mutations qui pourraient être associées à un peu plus d’échappement immunitaire – au niveau des anticorps – que ses prédécesseurs. Mais difficile de dire à ce stade si ce potentiel échappement immunitaire a un impact au niveau de la population“, poursuit l’épidémiologiste de l’ULB.

Quant à la troisième et dernière question relative à la dangerosité, le dernier rapport de l’OMS est clair : malgré la hausse des cas et des hospitalisations dans les pays où la souche NB.1.8.1 s’est répandue, “les données actuelles n’indiquent pas que cette variante entraîne une maladie plus grave que les autres variantes en circulation“. Pour Steven Van Gucht de Sciensano, “il est probable que la sévérité soit comparable à celle du variant JN.1, c’est-à-dire généralement bénigne chez les personnes en bonne santé, mais pouvant poser un risque accru pour les personnes âgées ou vulnérables“.

En outre, toujours selon l’OMS, les vaccins Covid devraient rester efficaces pour lutter contre les symptômes, graves ou moins graves, de cette variante du Covid.

En Belgique, la dernière petite vague de Covid remonte à septembre et la situation est calme depuis. “Nous continuons à suivre la situation de près, notamment via notre réseau de surveillance dans les hôpitaux sentinelles et grâce à des analyses hebdomadaires des eaux usées, qui permettent de détecter précocement une recrudescence du virus dans la population“, commente Steven Van Gucht sur un ton rassurant.

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