E. coli : une bactérie banale, mais potentiellement cancérigène
Des chercheurs de l’université de Californie ont analysé l’ADN de près de 1 000 tumeurs colorectales, et ont découvert la trace d’une toxine appelée colibactine, produite par certaines souches d’une bactérie bien connue : E. coli.
Cette bactérie, que l’on retrouve dans du steak haché insuffisamment cuit, des crudités mal lavées, ou encore dans le lait cru, peut provoquer de simples troubles digestifs… mais chez certains, elle pourrait semer les graines d’un cancer.
Comment ? En laissant une empreinte génétique dès l’enfance, une sorte de signature qui, des années plus tard, favorise la formation de tumeurs. On parle ici de mutations précoces, survenues parfois avant l’âge de 10 ans.
Où se cache-t-elle ? Une contamination plus fréquente qu’on ne le croit
Les chercheurs rappellent que E. coli peut se transmettre facilement : eau d’irrigation contaminée, contact avec des animaux d’élevage, hygiène de cuisine insuffisante… Les germes comme les pousses de luzerne ou les jeunes pousses d’épinards sont des terrains idéaux pour sa prolifération.
Le danger est donc partout, en particulier dans les aliments crus. Et les enfants, encore en développement, sont les plus vulnérables.
Une épidémie mondiale silencieuse
Cette forme de cancer à apparition précoce ne touche pas uniquement les États-Unis. En Angleterre, au Chili, en Nouvelle-Zélande et dans plusieurs pays d’Amérique latine ou d’Asie, les chercheurs constatent une augmentation fulgurante.
Les analyses montrent que les mutations liées à la colibactine sont 3,3 fois plus fréquentes chez les jeunes patients que chez ceux diagnostiqués après 70 ans. Une preuve frappante de l’impact de cette toxine sur les organismes jeunes.
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